Pleine conscience, 2020
vidéo à deux canaux en boucle - dimensions variablesPrésenté dans le cadre de l’exposition Banc d’essai, Galerie des arts visuels, Québec, 2021
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« Pleine conscience (2020) utilise [...] la vidéo pour nous pousser à l’introspection. L’oeuvre présente, sur deux écrans, des bandes indépendantes donnant à voir l’intérieur de l’appartement de l’artiste. Alors que les images défilent, montrant chacune des pièces filmées en travelling circulaire, une voix hors champs diffusée par deux haut-parleurs nomme les objets qui s’y trouvent dévoilés, au fur et à mesure qu’ils entrent dans le champ de la lentille. Or, il nous est impossible de comprendre ces paroles ni de bien percevoir les détails, trop nombreux, pour être tous captés: c’est la cacophonie. En enfilant un casque d’écoute, on peut écouter une seconde trame sonore qui, elle permet de comprendre les mots énoncés Aucune chance cependant d’en saisir le sens. L’artiste nomme cette fois ce qui change dans les projections, puisqu’à chaque tour de pièce, une chose à été déplacée, a disparu ou est réapparue: c’est ce qu’on entend, mais qu’on ne remarque pas. Au milieu de ce désordre, nous émergeons de notre passivité pour être pleinement conscient du processus de la vidéo, des fonctions sensorielles auxquelles elle fait appel.
En parallèle, une autre pensée jaillit, tributaire du contexte récent/actuel de pandémie-confinement. Face à ces images d’espaces domestiques tournoyantes et désynchronisées, auxquelles s’ajoute le désordre des bandes sonores, le spectateur ne peut s’empêcher de se projeter dans son intimité pandémique, cloitré et condamné à tourner en rond. L’oeuvre évoque en ce sens un autre type de chez-soi, autrement plus aliénant. »
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« Pleine conscience (2020) utilise [...] la vidéo pour nous pousser à l’introspection. L’oeuvre présente, sur deux écrans, des bandes indépendantes donnant à voir l’intérieur de l’appartement de l’artiste. Alors que les images défilent, montrant chacune des pièces filmées en travelling circulaire, une voix hors champs diffusée par deux haut-parleurs nomme les objets qui s’y trouvent dévoilés, au fur et à mesure qu’ils entrent dans le champ de la lentille. Or, il nous est impossible de comprendre ces paroles ni de bien percevoir les détails, trop nombreux, pour être tous captés: c’est la cacophonie. En enfilant un casque d’écoute, on peut écouter une seconde trame sonore qui, elle permet de comprendre les mots énoncés Aucune chance cependant d’en saisir le sens. L’artiste nomme cette fois ce qui change dans les projections, puisqu’à chaque tour de pièce, une chose à été déplacée, a disparu ou est réapparue: c’est ce qu’on entend, mais qu’on ne remarque pas. Au milieu de ce désordre, nous émergeons de notre passivité pour être pleinement conscient du processus de la vidéo, des fonctions sensorielles auxquelles elle fait appel.
En parallèle, une autre pensée jaillit, tributaire du contexte récent/actuel de pandémie-confinement. Face à ces images d’espaces domestiques tournoyantes et désynchronisées, auxquelles s’ajoute le désordre des bandes sonores, le spectateur ne peut s’empêcher de se projeter dans son intimité pandémique, cloitré et condamné à tourner en rond. L’oeuvre évoque en ce sens un autre type de chez-soi, autrement plus aliénant. »
Julia Caron-Guillemette, Les Cahiers des la Galerie 13, 2022
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Banc d'essai, 2021 - Crédit photo: Michel Boucher